Ufonomics

Les approches originales en ufologie sont suffisamment rares pour les signaler. En voici une que vous n’aviez peut-être pas encore vue : étudier les ovnis à travers… l’économie. Que va-t-il en ressortir ? Difficile à dire pour l’instant, mais un résultat intermédiaire, inattendu, surprend déjà. “Ovni” rimerait-il avec “wookiee” ?

RR0
3 min readOct 27, 2020

Article initialement posté le 2 septembre 2008.

Vous êtes pourtant bien habitué au schéma typique de l’alien moderne : après avoir été “nordique” dans les années 1950s, il se doit depuis les années 1970s d’être petit et gris. Cependant dans son premier billet relatant ses travaux économiques sur les ovnis, Peter Leeson relate une découverte étrange : une corrélation entre le nombre de signalements d’ovnis et celui de bigfoots. Que cela peut-il bien signifier ?

Leeson affirme être ouvert sur les 2 sujets, et demande en fait plus à ses lecteurs de lui suggérer des pistes d’explications. En attendant il note aussi une 2nde corrélation géographique : là où on signale plus d’ovnis, on signale aussi plus de bigfoots. Suspense et excitation… s’agirait-il là de la confirmation de la théorie des “fenêtres” un temps avancée par John Keel ? Tous ces phénomènes étranges sont-ils plus susceptibles de se produire en des endroits précis ? Ou pourrait-on tracer une ligne imaginaire entre les états de Washington, Oregon, New Mexico, Alaska, Wyoming et Colorado, qui les relierait en un de ces “leys” aux propriété prétendues magiques ? Ou s’agirait-il peut-être encore d’une résurgence de la théorie, pourtant récusée, de l’orthoténie ?

Mais une 3ème remarque de sa part vient faire s’écrouler nos plus belles espérances : il s’agirait aussi des états les plus touristiques. Malheur ! Le mythe rationaliste serait-il donc vrai ? La recherche de publicité serait-elle vraiment un facteur déterminant dans les signalements d’ovnis ? Que n’a-t-il pas dit là ! On entend déjà les protestations outrées des défenseurs des ovnis. Au bûcher ! Leeson a dû se tromper, il a de mauvaises données, ses corrélations sont mal calculées ou je ne sais quoi. C’est forcément faux. Certains ajouteront même, empêtré de leur propre extrémisme, qu’une bonne preuve que tout ceci est faux est que les bigfoots sont de la foutaise (ce qui veut dire en fait, qu’il n’y croient pas) alors que les ovnis c’est du sérieux (ce qui veut dire qu’ils y croient). Et, bien sûr, des cryptozoologues pourront dire le contraire.

Il suffit pourtant d’un exemple pour falsifier cette interprétation de la corrélation (interprétation que Leeson se garde bien de revendiquer) : a-t-on déjà vu des bigfoots à Hessdalen où des ovnis sont vus si régulièrement qu’on a placé des stations pour les étudier ? Il semble bien que non. Alors, que conclure ? Soit la corrélation est fausse, soit les ovnis qu’on observe à Hessdalen ne sont pas de même nature que les autres. Une dernière hypothèse qui ferait plaisir aux rationalistes, qui prônent depuis un moment déjà que ce qu’on observe régulièrement là-bas ne sont pas “des ovnis” au sens où on les décrit généralement (pas le sens strict donc), mais des FLA, des phénomènes naturels, éventuellement mal compris, mais pas si extraordinaires que certains ufologues le disent.

Mais on a pas vu non plus beaucoup de bigfoots lors de vagues d’observations célèbres, en 1952 aux USA, en 1954 en France, ou en 1990 en Belgique par exemple. Toutes nos hypothèses semblent fausses donc, et nous voilà démunis, déconcertés. Peut-être tout cela signifie-t-il alors, finalement, qu’il est vain d’espérer faire des statistiques valables sur des données sur lesquelles, par définition, on ne sait rien.

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